Les premières traces de l’utilisation du miel en médecine remontent à plus de 6000 ans. Les égyptiens, les grecs et les romains lui reconnaissaient de nombreuses vertus et l’utilisaient régulièrement dans leurs médecines traditionnelles. La médecine arabo-musulmane lui a aussi fait une place importante car il est cité dans le Coran comme un produit bénéfique pour la santé. Aujourd’hui, la médecine moderne redécouvre le miel et se rend compte que le travail des abeilles fournit un produit plus efficace encore que certains traitements actuels. Le miel commence d’ailleurs à faire son apparition sur le chariot de soin des infirmières. A l’avenir, il devrait prendre une place encore plus importante.
La ruche laboratoire
Les abeilles, au sein de la ruche, réalisent un travail de longue haleine pour transformer le nectar rapporté par les butineuses en miel. Le nectar passe d’abeille en abeille grâce à la trophallaxie, ce qui signifie qu’il passe de jabot en jabot par régurgitation. Au cours de ce travail, le nectar est déshumidifié, ce qui améliore son pouvoir de conservation. Les réactions chimiques qui se déroulent au cours de cette étape permettent l’acquisition d’une grande richesse enzymatique et d’un pouvoir antiseptique. Le miel est ensuite stocké dans une alvéole, en attendant sa consommation.
Un fort pouvoir de destruction des bactéries
Bien que le miel ne soit encore que très peu utilisé en milieu hospitalier pour traiter les plaies infectées, plusieurs études laissent à penser que cela sera le cas dans les années à venir. Certaines de ses protéines permettent de limiter la prolifération des bactéries, alors que d’autres parviennent à les détruire. En pansement, son taux de sucre élevé, sa faible teneur en eau ainsi que son acidité créent un milieu très défavorable aux microbes. Même les bactéries les plus résistantes aux antibiotiques comme Escherichia coli ou le malheureusement célèbre staphylocoque doré ont beaucoup de mal à lui résister. Rappelons que ces bactéries deviennent résistantes aux traitements traditionnels les plus puissants.
Un puissant cicatrisant
La forte capacité cicatrisante du miel est, elle, utilisée dans une vingtaine de centres hospitaliers français. L’une de ses enzymes, la gluco-oxydase, transforme une partie du sucre en peroxyde d’hydrogène, plus connu sous le nom d’eau oxygénée. Cette substance possède plusieurs propriétés importantes pour traiter les plaies. L’eau oxygénée va nettoyer le milieu dans lequel elle se trouve et stimuler la formation de tissus ainsi que la revascularisation. De plus, le miel permet la réalisation d’une étanchéité entre la zone à traiter et l’air, ce qui empêche la déshydratation des tissus ou un apport extérieur de bactéries.